Le cancer du sein est une pathologie très fréquente, qui touche environ 50000 femmes/an en France. Malgré une prise en charge efficace et de plus en plus ciblée, le traitement chirurgical du cancer, qu’il soit total (mastectomie totale) ou partiel (mastectomie partielle, quadrantectomie, tumorectomie), reste obligatoire, et porte atteinte à la féminité des patientes, qui se sentent « mutilées ».
Cependant, seulement 25% des femmes traitées d’un cancer du sein font appel à la reconstruction mammaire ; par peur de nouvelles interventions, par lassitude, par manque de temps, par manque d’information, ou plus souvent par peur de faire ressurgir les sentiments associés à la période douloureuse du traitement du cancer. Se faire reconstruire est un choix personnel, et votre chirurgien saura vous exposer les différentes techniques et vous guider vers celle qui est la plus adaptée à votre cas. Une reconstruction mammaire nécessite plusieurs interventions, et il est quasiment systématique de devoir modifier le sein controlatéral pour pouvoir obtenir une symétrie de forme et de volume entre les deux seins.
La reconstruction peut être immédiate (réalisée en même temps que l’exérèse du cancer) ou différée (après la fin du traitement du cancer) en fonction des cas. Il faut distinguer la reconstruction autologue, réalisée en utilisant vos propres tissus (graisse, muscle) et la reconstruction par prothèse.
Reconstruction mammaire par prothèse
La reconstruction mammaire peut s’effectuer en utilisant une prothèse (ou implant) mammaire, qui vient remplacer le volume manquant. Cette technique a l’avantage d’obtenir un résultat rapidement, mais nécessite un changement de l’implant environ tous les dix ans.
Reconstruction mammaire par lambeau de muscle grand dorsal
La reconstruction mammaire par lambeau de muscle grand dorsal est une solution autologue, qui a l’avantage d’utiliser vos tissus, permettant d’éviter l’utilisation d’un corps étranger et d’obtenir une reconstruction naturelle, dans sa forme comme dans sa consistance. Dans la majorité des cas, le muscle apporte peu de volume, mais sert de « réceptacle » à des injections de graisse (ou lipofilling) ultérieures. Le déficit fonctionnel engendré par la transposition du muscle est négligeable pour la majorité des patientes, et la cicatrice dorsale est maintenant très courte, cachée dans le soutien-gorge.
Reconstruction mammaire par lipofilling (ou transfert de graisse)
Dans certains cas (réserve graisseuse suffisante et bonnet B maximum pour le sein controlatéral), la reconstruction mammaire peut s’effectuer uniquement par du lipofilling. La reconstruction mammaire par lipofilling est une solution autologue, qui a l’avantage d’utiliser vos tissus (votre graisse), permettant d’éviter l’utilisation d’un corps étranger et d’obtenir une reconstruction naturelle, dans sa forme comme dans sa consistance. Cette technique présente un taux de complication très faible, et le bénéfice secondaire obtenu (diminution des zones graisseuses en excès) est souvent appréciable aux yeux des patientes.